Tourre, Charles 1

Nom de naissance Tourre, Charles
Genre masculin
Âge au décès 72 ans, 8 mois, 21 jours

Notes

Note

L'AssemblÈe constituante, ayant supprimÈ les dÓmes et nationalisÈ les biens du clergÈ le 2 novembre 1789, la vente des biens du clergÈ commence en dÈcembre 1790.
Le ci-devant prieurÈ le 17 mars 1791, adjugÈ ý Charles Tourre pour 52 700 livres. Il comprend la maison, biens-fonds et censives, des terres labourables, des prÈs, des terres ý mñriers, uneterre herme (de p’ture, sans valeur) et le four banal.
Le systËme de vente par lots, en vigueur jusqu'en 1795, favorisait les plus riches. Le bien le plus convoitÈ a ÈtÈ le prieurÈ: cinq enchÈrisseurs ont fait monter les enchËres ý la bougie de 37600 ý 52 700 livres. Charles Tourre, l'acquÈreur, est le frËre de Jean-Baptiste Tourre du ch’teau de Chaussy. NÈ ý Peyroche en 1751, Charles avait ÈpousÈ Anne Autajon du mas de la Fontaine desPommiers o˜ il s'Ètait Ètabli. Il s'installe dans la partie nord du prieurÈ appelÈe le « mas du cloÓtre ». Cette adjudication est aussitÙt vigoureusement contestÈe par Jean-Jacques Corbier,nÈgociant ý Vallon. Corbier affirme qu'il avait la ferme intention d'acheter le prieurÈ mais que l'unique affiche pour annoncer la vente avait ÈtÈ apposÈe ý la porte de l'Èglise de Vallon le 17mars aprËs-midi alors que la vente avait eu lieu le matin mÍme. Devant les Èvidentes irrÈgularitÈs commises par le directoire du district du Tanargue en faveur de Charles Tourre, il dÈnonce lesmalversations et affirrme que les biens ont ÈtÈ adjugÈs ý vil prix ý Charles Tourre «crÈuture de certains membres du directoire». Il exige la rÈouverture des enchËres et offre 60 000 livres. Lavente est nÈanmoins validÈe le 14 juin 1791 par le directoire du dÈpartement. Corbier ne renonce pas et fait appel de cette dÈcision afin de faire casser l'acte de vente par une adresse ýl'AssemblÈe lÈgislative datÈe du 13 avril 1792. Sa plainte n'aboutit pas car la guerre fut dÈclarÈe la semaine suivante et les dÈputÈs eurent bien d'autres prÈoccupations.
Pourtant cette malversation pose problËme: si Corbier s'est battu avec acharnement au point de vouloir faire intervenir l'AssemblÈe, c'est qu'il avait dñ rencontrer des adversaires dÈcidÈs.
La publicitÈ de la vente Ètait restÈe confidentielle afin de rester entre soi: or, que pouvait-on redouter le plus si ce n'est que l'antique prieurÈ « tombe entre les mains d'un protestant ? “Les archives de Vallon attestent que Corbier, major de la place de Vallon en 1789, membre du conseil politique en 1792, Ètait effectivement un notable protestant. Tout devait Ítre fait pourl'empÍcher d'acquÈrir le prieurÈ, d'autant plus qu'il devait Ítre bien difficile de rÈsister aux ambitions de la puissante famille Tourre. Charles Tourre ne s'en tient pour tant pas lý, ilrÈclame en mars 1793 une rÈduction du prix, en raison de l'abolition du cens et des droits fÈodaux attachÈs ý ces biens car il avait acquis les droits seigneuriaux affectÈs au prieurÈ. AutreÈtrangetÈ de cette affaire: un ajout en marge du registre de dÈlibÈrations municipales, postÈrieur d'au moins un siËcle, spÈcifie que Charles Tourre a payÈ le prieurÈ avec 40 sacs de«panouille», c'est-ý-dire un genre de petit maÔs que l'on semait aprËs la rÈcolte du blÈ. Cette petite phrase vengeresse est curieuse: le montant de l'en chËre, 52 700 livres, reprÈsente unesomme trËs importante Èquivalente ý la moitiÈ de la valeur de Chaussy. Cela signifierait-il que Charles Tourre n'a pas acquittÈ sa dette en profitant de la dÈprÈciation des assignats ?
Charles Tourre Ètait Ègalement fermier de CÈrice de VoguÈ pour ses terres du domaine du mont Charnier ý Lagorce, non loin de Rochecolombe, fief d'origine des VoguÈ. En thermidor an 11 (juillet1794), aussitÙt les mesures de Terreur supprimÈes, il revendique comme lui appartenant 3 paires de b¦ufs, 163 moutons, brebis et agneaux, 160 chËvres, 20 cochons, 30 sacs de froment et 8 sacsd'orge « qu'il avait acquis ». Les biens des VoguÈ, qui ont ÈmigrÈ en 1792 pour se battre ý l'armÈe des Princes, ont ÈtÈ confisquÈs et vendus malgrÈ les tentatives de leurs intendants pour lesprÈ. server. Charles Tourre a-t-il achetÈ les terres vendues comme biens nationaux ? Est-il de connivence avec l'intendant des VoguÈ ou bien travaille-t-il dans son propre intÈrÍt pourrÈcupÈrer ces biens? Il n'est pas possible d'en dÈcider dans l'Ètat actuel des recherches. En outre, en aoñt 1794, Charles Tourre fait une rÈclamation parce que le rez-de-chaussÈe de la maisonprieurale avait ÈtÈ rÈquisitionnÈ comme atelier de salpÍtre. Il semble donc Ítre un homme d'affaires remarquablement avisÈ, sachant tirer profit de toutes les possibilitÈs offertes par lesbouleversements rÈvolutionnaires.

Évènements

Évènement Date Lieu Description Sources
Naissance 8. avril 1751 Ruoms, 07 Ardèche, FR France    
Baptême religieux 8. avril 1751 Ruoms, 07 Ardèche, FR France    
Décès 29. décembre 1823 Ruoms, 07 Ardèche, FR France    

Familles

Famille de Tourre, Charles et Autajon, Anne

Inconnu Conjoint Autajon, Anne ( * 13. novembre 1759 + 20. janvier 1838 )
 
Évènement Date Lieu Description Sources
Mariage 13. mars 1780 Ruoms, 07 Ardèche, FR France    
Enfants
Nom Naissance Décès
Tourre, Victoire10. mai 1793

Carte de la famille

Arbre généalogique

    1. Tourre, Charles
      1. Autajon, Anne
        1. Tourre, Victoire